Le projet expérimental Art Music Sculpt esquisse une réponse lors de sa Première au Forum du Rolex Learning Center de l’EPFL
Musique, neuroscience et psychanalyse s’allient pour trouver des éléments de réponse. Aujourd’hui, l’art, la culture et les nouvelles technologies digitales interagissent. Des bases neuroscientifiques récentes montrent comment les univers artistiques embrassent la révolution digitale pour aboutir à de nouvelles formes de créativité.
Le Collège des humanités (CDH) de l’EPFL accueille la Première du projet Art Music Sculpt : l’assemblage d’un piano solo, de la musique électronique, des percussions sculptées et spatialisées, le tout générant des images projetées sur grand écran. Ce projet expérimental, conduit par des musiciens et des scientifiques, produira une création spontanée, sonore et visuelle. Sur la base d’une trame musicale réduite, sans harmonie ni rythme, les musiciens donneront forme à cette matière. Les notions d’improvisation et de créativité sont au cœur du projet. Elles seront aussi interrogées à la suite du concert lors d’une table ronde rassemblant des spécialistes en neurosciences, en psychanalyse, en architecture, en art et en philosophie. Chacun·e thématisera l’improvisation et la créativité dans son champ disciplinaire et en réaction directe avec l’expérience vécue lors du concert. La question posée : que s’est-il passé lors de ce moment de sons et d’apparitions d’images ?
Samedi 10 décembre à 20h00 – Forum du Rolex Learning Center, EPFL
Durée : 1h30 – Entrée libre. Tout public. Inscriptions: go.epfl.ch/music-sculpt
Derrière cette question réside l’idée qu’à chaque instant, tout peut être différent, tout peut changer. C’est le fait de l’improvisation. Les scientifiques peuvent-ils improviser à la manière des musiciens ? Dans la vie quotidienne, comment intégrer l’improvisation ? « Avec les artistes qui ont l’habitude d’improviser et avec les scientifiques qui improvisent d’une autre manière, moins évidente peut-être, ce projet participatif apportera quelques réponses.», déclare Véronique Mauron Layaz, responsable du CDH-Culture. « Nous sommes honorés de pouvoir orchestrer la naissance de ce projet à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) ! », se réjouit Richard Rentsch, musicien et compositeur. Également coordinateur de projets artistiques à la Fondation Agalma, il gère le projet en étroite collaboration avec Philippe Spiesser, professeur principal et responsable du département Percussion de la Haute École de Musique de Genève.
Un laboratoire de l’inconscient
Le Prof. Pierre Magistretti, professeur honoraire à l’EPFL, contextualise : « la Fondation Agalma, initiatrice de ce dialogue art, science et technologie, tente de comprendre l’inconscient, en particulier dans ses manifestations les plus créatives, comme l’improvisation ». Les artistes se stimulent les uns les autres. Ils construisent ensemble. Ce n’est ni les uns, ni les autres, mais tous, ensemble », explique le Prof. François Ansermet, psychanalyste.
La performance présentée le 10 décembre 2022 au Forum du Rolex Learning Center de l’EPFL entend montrer à quel point, dans la vie de tous les jours, la capacité de l’être humain à composer avec plusieurs éléments et les mettre en forme – en musique dans le cas présent – est importante. « Créer de la musique, des œuvres picturales, des inventions littéraires, chacun.e peut créer sa vie, l’interpréter. Des traces sont inscrites et ensuite, comme une partition, chacun l’interprète à sa manière. », soulève le Prof. François Ansermet. L’idée est d’illustrer le potentiel créatif de l’être humain. À travers la rencontre entre neurosciences et psychanalyse, les scientifiques soulèvent que chaque être humain est d’abord déterminé pour ne pas être déterminé, pour être finalement libre.
Une trame sans harmonie ni rythme
Le projet GeKiPe du percussionniste Philippe Spiesser explore les thématiques du geste en musique comme instrument. GeKiPe est un projet de recherche développé à la HEM de Genève en collaboration avec L’IRCAM de Paris et l’association Flashback. « Je joue des percussions invisibles et déclenche simultanément des sons et des flux d’images par ses mouvements. », explique-t-il. Le spectacle partira d’une trame électronique légère et très simple. Les artistes viennent construire ensemble un univers improvisé. L’environnement numérique est conçu par l’artiste visuel Thomas Köppel. Richard Rentsch, pianiste, et Nathan Evans, multi-instrumentiste et neuroscientifique, viennent apporter des sonorités pour permettre une chorégraphie et Philippe Spiesser réagit à la musique et à son rythme.
Les participants à la création sonore et musicale :
- José Miguel Fernández, compositeur, réalisateur informatique, a suivi le cursus de composition à l’IRCAM
- Thomas Köppel, artiste visuel
- Philippe Spiesser, percussionniste, professeur et responsable du Département Percussion de la HEM de Genève
- Nathan Evans, neurobiologiste, musicien
- Richard Rentsch, musicien, compositeur
Les chercheurs.euses de la table ronde
- François Ansermet, pédo-psychiatre, psychanalyste, professeur honoraire des Universités de Genève et de Lausanne
- Sonia Curnier, architecte, chercheuse en théorie et sociologie urbaine, EPFL
- Pierre Magistretti, neurobiologiste, professeur honoraire de l’EPFL
- Lucienne Peiry, historienne de l’art, spécialiste de l’Art brut
- Claude Welscher, philosophe, anthropologue
Modération
- Véronique Mauron Layaz, responsable du CDH-Culture
Contact pour les médias
- Emilie Pralong, 021 311 95 44